Le 31 octobre dernier, France 5 a consacré un reportage aux initiatives anti-gaspillage en France, qu’elles viennent d’entreprises engagées dans cette lutte ou des efforts quotidiens des ménages. Christophe et Paul-Adrien Menez, fondateurs de Smartway, ont eu l’opportunité de présenter leur modèle de lutte contre le gaspillage alimentaire, le Food Waste Management System. Et parce que ce combat est collectif et se mène à différents niveaux et sous des formes variées, c’est un ensemble d’initiatives qui ont été mises en lumière lors de cette émission.
“On rêve d’un monde où toute nourriture produite est consommée”
En France, sur l’ensemble de la nourriture produite, un tiers est jeté. Défauts d’aspects, non-correspondance avec les standards de la grande distribution, produits en date limite de consommation… Plus de 10 millions de tonnes de produits consommables sont gaspillées chaque année. Un désastre qui coûte près de 16 milliards d’euros par an et dont les responsables sont multiples : producteurs, industrie agroalimentaire, grande distribution, restauration, ménages. Un constat suffisant pour agir ?
Des initiatives d’impact pour lutter contre le gaspillage alimentaire
Dans le cadre de ce reportage, les équipes Smartway sont heureuses d’avoir pu présenter la vision et le modèle qu’elles portent et développent depuis 12 ans au service de meilleures pratiques dans la grande distribution alimentaire. Mais nous sommes aussi fiers d’être ainsi intégrés dans cet écosystème d’entreprises engagées, à côté d’hommes et de femmes profondément convaincus, comme nous, qu’une gestion différente des ressources alimentaires est possible. Dans un contexte d’urgence climatique et de flambée des prix, il devient urgent que ces initiatives, jugées utopiques il y a peu, deviennent les modèles de consommation de demain.
Comment se rapprocher du 0 défaut ? Comment changer les habitudes des consommateurs ? Parce qu’un élan collectif est pour nous au cœur de cette nouvelle prise de conscience, nous revenons dans cet article sur l’ensemble des projets de l’émission qui œuvrent, comme Smartway, à répondre à ces enjeux.
Ne rien jeter, tout réutiliser
Un chiffre pour commencer ? 300 000 tonnes.
C’est la quantité de pain jetée chaque année. Alors la première idée, c’est d’exploiter des innovations techniques pour limiter le rebut systématique du surplus. Le Crumbler est une machine qui broie les pains rassis et les viennoiseries invendues. La chapelure ainsi produite est intégrée dans de nouvelles recettes. Vertueux, non ?
Pour les fruits et légumes bretons, la beauté est intérieure
Si la grande distribution se veut plus vertueuse, la réglementation est à l’origine d’un gaspillage colossal en amont de la filière du fait de cahiers des charges rédigés il y a 30 ans sur la base de critères esthétiques. En France, un kilo sur cinq de fruits et légumes est ainsi jeté chaque jour et déjà condamné avant même d’arriver en rayons. Alors la coopérative Finisterestes 29 a décidé de sauver les fruits et légumes bretons, toujours aussi intéressants gustativement, sous forme de paniers à prix unique.
A la fin, la mesure d’impact est édifiante : sur 10, 15 ou 20 tonnes de fruits et légumes récupérés, une simple caisse constitue les déchets.
Le poisson, frais comme un gardon
A Lorient, on nous apprend que 10 tonnes de poissons sont jetées chaque jour, un chiffre colossal. Leur sort est scellé par une machine utilisée par les mareyeurs, qui photographie chaque filet et en détermine le nombre de portions exploitables, en fonction de critères de poids décidés par la grande distribution ou la restauration. Le pourcentage de chute était auparavant sans avenir. Alors Finisterestes 29 récupère ces morceaux jugés “hors-catégorie” et les vend en barquette à prix unique. Un petit raz-de-marée.
L’imagination, au coeur de la lutte anti-gaspi
Transformer le légume un peu abîmé qui arrive directement de chez l’exploitant pour le mettre en bocal : c’est le credo de l’Économe, une conserverie mobile pilotée avec brio par deux cheffes dans le Var. Leur philosophie ? “Faire avec ce que l’on a” pour produire des mets gourmands. Le bilan à date : une centaine de recettes proposées et 13 tonnes de fruits et légumes sauvés. Délicieux et responsable : la bonne association.
L’anti-gaspi, du sol au plafond
L’anti-gaspi, un entrepreneur en a fait une enseigne dédiée “Nous Anti-Gaspi”. Ce modèle repose sur l’achat de marchandises sorties du circuit classique pour des problèmes de grammage, d’étiquetage ou des produits en date limite, souvent victimes d’une surproduction. L’approvisionnement peut également se faire chez le producteur-transformateur. L’idée ? Se rappeler que la nature n’est pas régulière et que comme elle, certains produits transformés sont plus gros, plus petits… Mais qu’il est toujours possible de les consommer.
Des initiatives sont prises par la grande distribution (paniers anti-gaspi, dons) contre la casse alimentaire. Pourtant le constat est saisissant : des associations comme Les Gars’Pilleurs bravent les lois pour aller se servir dans les poubelles des magasins, preuve que la casse alimentaire est encore un immense problème et que la grande distribution n’a pas encore mis en place toutes les solutions pour l’éradiquer. Heureusement, nos équipes sont là pour accompagner le changement.
Et Smartway dans tout ça ?
De nombreuses enseignes de la grande distribution tentent de se réinventer. Smartway est justement là pour les accompagner à faire évoluer leur modèle.
Dans le Auchan d’Orvault (Loire-Atlantique), que nous accompagnons depuis un an, Smartway a changé la vie des employés libre-service, qui auparavant vérifiaient manuellement toutes les dates. Le magasin affiche un bilan positif de 264 000 produits sauvés en 11 mois avec une réduction du gaspillage de 40%.
La technologie Smartway a déjà permis de sauver 200 millions de produits des poubelles. Avec un constat simple à la base : rien ne provoque la rencontre entre un distributeur qui fait un geste vers le consommateur en réduisant un prix de 30 à 40 % pour accélérer les ventes et des consommateurs qui recherchent ça mais qui ne savent pas où aller. De l’armoire zéro-gâchis, le concept s’est étoffé autour d’un logiciel basé sur l’intelligence artificielle, qui détecte automatiquement les produits en date courte et propose un taux de réduction article par article.
Nous en sommes persuadés : il faut commencer par redonner une bonne image à l’anti-gaspillage, avec des produits faciles à identifier et une réelle information prix.
C’est aussi in fine une pédagogie que l’on fait auprès des consommateurs, pour qu’ils utilisent les produits rapidement. Le but n’est pas de déporter le gaspillage alimentaire dans leur frigo.
Côté consommateurs, le changement d’habitude est là
Too Good to Go : plus besoin de présenter cette application révolutionnaire, aux millions de consommateurs dans le monde. Cette dernière propose aux enseignes de créer des paniers surprises avec les invendus de la journée. Moins de gaspillage alimentaire, des prix cassés, du CO2 économisé : c’est une initiative pleine de bon sens et d’impact, portée à la fois par les commerçants et les consommateurs, décidés à s’alimenter différemment.
La cuisine anti-gaspi : rien ne se jette, tout se transforme
Les ménages sont parmi les plus gros gaspilleurs et cela a un coût : 640 € par an en moyenne pour une famille de quatre personnes. Alors prenons tous de bonnes habitudes pour faire de la “cuisine anti-gaspi”. De véritables opérations de sauvetage en cuisine, pour offrir une seconde vie aux aliments mais aussi diminuer son panier moyen en cuisinant avec ce qu’il y a déjà. Autant multiplier les astuces pour exploiter les aliments jusqu’au bout.
Des plats magiques… et originaux !
Une restauration pensée en fonction d’aliments qui seraient autrement jetés ? ça existe ! “La Fabuleuse Cantine” est fondée sur ce nouveau paradigme : les chefs découvrent chaque matin la livraison de produits qui leur est proposée et c’est en fonction de cet arrivage qu’ils construisent leur menu du jour et non l’inverse. Un vrai restaurant anti-gaspi où rien n’est jeté : les épluchures de légumes font d’excellentes chips, vous le saviez ? En 2022, ces chefs visionnaires ont sauvé 90 tonnes d’aliments destinés à la poubelle.
Faire rimer anti-gaspillage et partage
La cantine scolaire est souvent un endroit de casse alimentaire. Alors en Gironde, une municipalité a lancé une opération inédite d’anti-gaspi et de solidarité : mettre en bocaux les restes non-consommés du déjeuner pour les offrir gratuitement aux habitants, via un frigo partagé. Une belle façon d’exploiter au maximum cette cuisine qualitative faite de produits bio et frais.
Lutter contre le gaspillage alimentaire est donc à la portée de tous. De la fourche à la fourchette, l’objectif national est de réduire le gaspillage alimentaire de 50% d’ici 2025. Cela fait 10 ans que Smartway relève ce défi. Et vous ?