Chaque année, 750 000 tonnes de produits frais sont gaspillées en France. Selon une étude de l'Ademe de 2016, les pertes liées au gaspillage alimentaire sont aussi élevées que le revenu net d'un magasin de détail moyen : 0,9 %. Tout comme les vols, jeter de la nourriture revient à gaspiller de l'argent pour les supermarchés.
Au-delà des considérations éthiques ou environnementales (qui sont évidemment centrées sur ce sujet), la réduction du gaspillage alimentaire est d'une importance cruciale pour les détaillants : il s'agit de *ne pas perdre* d'argent. Sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire, et c'est là que l'on a besoin d'experts. Il est essentiel de connaître les bons indicateurs à examiner et de savoir comment les interpréter pour prendre des décisions et agir de manière plus efficace.
Si un produit arrive à expiration dans l'allée et qu'il n'est pas vendu à son prix total, cela signifie que la quantité commandée était trop élevée au départ. Le responsable des stocks (ou système de gestion) doit être au courant de ce qui se passe pour ne pas commander la même quantité à chaque fois, afin d'éviter tout gaspillage futur. Vous ne pouvez pas gaspiller ce que vous n'avez pas dans votre inventaire !
L'optimisation consiste à gérer deux taux différents :

Le taux de déchets bruts est un bon indicateur pour évaluer la qualité de la gestion de vos stocks. Le ratio de déchets nets fournit des informations sur les performances de votre système de gestion des déchets alimentaires.
Prendre conscience des déchets et améliorer la gestion des stocks n'est que le début : il est maintenant temps de se concentrer sur les gains et les pertes pour chaque référence. Qu'ils soient vendus ou donnés à des organisations caritatives, vous devez mesurer et comprendre d'autres indicateurs : indicateurs de résultats, et mesures moyennes.


Garder un œil sur ces indicateurs permet à chacun de suivre ses actions de manière précise. Par conséquent, plus vous recherchez de précision, plus vous devez approfondir les indicateurs : chaque magasin, chaque rayon, chaque famille de produits ou même chaque produit.
Faisons attention : ne comparez que des choses similaires !
Les supermarchés ont l'habitude de comparer leurs déchets à ceux de leurs concurrents... mais certains ne prennent en compte que les déchets nets, d'autres uniquement les déchets bruts !
Certains détaillants considèrent les produits à prix réduit comme des déchets, afin qu'ils n'aient pas d'impact négatif sur la gestion des stocks s'ils sont vendus par la suite. Ce faisant, cela signifie également que ces magasins calculent tout à travers le prisme des déchets bruts et n'ont aucune vision de leurs déchets nets.
D'autres supermarchés n'enregistrent pas les produits en baisse comme gaspillés. C'est souvent le cas lorsqu'ils ne font que des « remises » : le SKU reste le même mais le produit est vendu à un prix inférieur, car la réduction est appliquée directement à la caisse. Les magasins le font pour éviter le syndrome de la « double vente » : l'article à prix réduit peut être retiré des stocks lorsqu'il atteint sa date limite de vente, puis de nouveau lorsqu'il est vendu à un prix réduit. Ainsi, ces produits ne sont considérés comme des « déchets » que lorsqu'ils sont réellement jetés, et le supermarché calcule tout avec les déchets nets uniquement... et il n'a aucune idée des étapes précédentes et des déchets bruts.
De ce fait, les magasins qui pensent à leurs « déchets bruts » semblent gaspiller davantage, alors qu'ils sont en fait plus méticuleux dans la gestion de leurs stocks. Au final, il est impossible de dire si leurs déchets nets sont meilleurs ou pires que les autres ! En raison de cette différence, et parce que personne ne peut la voir dans les rapports, comparer les politiques des magasins n'a aucun sens sans savoir exactement comment cela se passe de l'intérieur.
Au-delà des politiques des magasins, au-delà des indicateurs clés et de la fréquence de leurs mises à jour, il est obligatoire de disposer d'un solide conseiller en matière de gestion des déchets alimentaires. Une gestion précise et rigoureuse des déchets demande beaucoup d'efforts pour savoir ce qu'il faut examiner, comment les analyser et, surtout, comment intégrer les équipes au processus. Cela en vaut la peine : l'objectif final est d'améliorer les performances commerciales des supermarchés et de rendre la planète plus propre pour tous !